Workshop Etienne Cliquet & Ana Samardzija
Ecritures et pratiques numériques
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Workshop DG3
Programme de recherche :
Programmation visuelle
Auteur :
Etienne Cliquet et Ana Samardzija
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à l’invitation de Dominique Cunin
Date :
21 au 24 novembre 2016
Informations :
Les workshops sont l’occasion d’inviter des personnalités engagées dans des recherches que nous souhaitons mieux connaître et avec qui nous voulons échanger. Ils permettent aussi de sortir du format de la conférence durant lesquelles des chercheurs parlent en premier lieu à leurs paires. Parce qu’ils sont à destination des étudiants du 1er ou du 2e cycle, il construisent une passerelle entre recherche et pédagogie.
En s’inspirant de la programmation informatique et de sa syntaxe, l’atelier proposera d’ouvrir les possibilités d’écrire et de visualiser les problèmes que nous nous posons, dans le travail et dans la vie.
En école d’art où il est de plus en plus demandé aux étudiants d’accompagner la création plastique par l’écrit, cet atelier tentera d’en contourner les effets d’uniformisation en s’inspirant de l’écriture informatique pour ouvrir des possibilités de coucher sa pensée et son point de vue. Nous nous intéresserons à l’aspect graphique du code informatique (police chasse fxe, numérotation par ligne, coloration syntaxique), aux processus de pensée non linéaire (affectation, boucle, récursivité, appel de fonctions), au mélange du langage machine et du langage humain (commentaire, erreur, contenu généré) ainsi que l’écriture collaborative (gestion de version). L’atelier sera également ponctué d’une présentation et discussion d’extraits
d’ouvrages :
- George LAKOFF, Don’t Think of an Elephant!, Chelsea Green Publishing,White River,Vermont, 2004. Extraits du chapitre I – « Framing 101 », p. 3-14.
- Gilles DELEUZE, Différence et répétition, P.U.F., 1968. Chapitre III, « L’image de la pensée » – un extrait seulement de ce chapitre, p. 180-192.
- Jean-François BILLETER, Esquisses, éd. Allia, 2016. Esquisses n° 12, 13, 14, 15, p. 29-38.
- Walter BENJAMIN, Paris capitale du XIXe siècle, (manuscrits 1928-1940), trad. J. Lacoste, éd. du Cerf, 1989.
Pour la question du « cadre » et de son rapport au problème. Stratégies de communication en politique. Sortir du cadre, cadrer. Et aussi : penser ne coïncide pas avec argumenter, persuader, convaincre, communiquer.
Pour l’idée du problème comme ce qui force à penser, comme une « violence originelle » faite à la pensée. « La pensée naît, par effraction, du fortuit dans le monde ».
Pour la pratique de l’arrêt de l’intention, l’apprentissage d’un geste, la liberté, l’activité qui se grippe et comment en sortir, l’émergence de la pensée, le corps qui pense.
Quelques fragments choisis, extraits de la liasse N, pour aborder les questions du fragment et de la citation. Elles se présentent ici dans le prisme de la méthode matérialiste, singulièrement bénjaminienne, de la philosophie de l’histoire.
Perspective de l’atelier :
Sur Internet, de nombreux informaticiens proposent des librairies logicielles. En programmation, une librairie logicielle est une syntaxe simplifée d’un langage prêt à être utilisée pour résoudre divers problèmes : la programmation d’interface, la programmation d’animation, etc. D’une manière générale, l’histoire de l’informatique est née avec l’ambition de résoudre des problèmes, en premier lieu le recensement de la population aux États-unis à la fn du XIXe siècle donnant naissance à la société IBM.
Si cet atelier avait un objectif, il consisterait au contraire à soulever des problèmes plutôt qu’à les faire disparaitre. À l’issue de cet atelier ou dans son prolongement, nous imaginons créer une librairie de problèmes sur Internet, sous la forme d’un site et/ou sur une plate-forme collaborative comme GitHub.
Enseignants à l’ISDAT de Toulouse, Ana Samardžija, philosophe, et Étienne Cliquet, artiste, collaborent au sein du cours « Inscriptions » qu’ils mènent avec les étudiants de 3e année de l’option art. Ils préparent actuellement un projet de recherche intitulé « Visualiser un problème » ouvert aux différentes options de cette école (art, design et design graphique). Lors de l’atelier à Valence, Ana et Étienne proposeront un travail à la frontière de l’art et du design, de la philosophie et de l’informatique. Du frottement et du passage entre ces différents mondes, nous espérons mettre le doigt sur des problèmes qui nous traversent intimement et collectivement.