lux, scène nationale
36 bd du Général de Gaulle, 26000 Valence

18:00

L’agence du doute
avec Olivier Lebrun et Anna Holveck

Crystal Maze XI — Writeonexhibit

En 1874, le compositeur Modeste Moussorgsky compose dix pièces pour piano qu’il intitule Tableaux d’une exposition. Largement inspiré par une sélection de dessins et d’aquarelles de son ami architecte Vicktor Hartmann, proche du cercle Abramstevo, Moussorgsky écrit les mouvements sonores d’une déambulation irrégulière dans un musée inventé. Peut-être s’observerait-elle comme d’autres déambulations, dans d’autres musées ? Cela a été le cas en 1983, lors de l’exposition « Vacances en France : 1860-1982 » au Centre Pompidou, les ethnographes Martine Levasseur et Eliseo Verón parlant alors de circuits métaphoriques et animaliers (sauterelle, poisson, fourmi, etc.)

Inventant de nouveaux tableaux, allant du cinéma de Rozier au burlesque en passant par des jeux de mots et de voix, l’agence du doute et Olivier Lebrun proposent une promenade plus élastique et visuelle où s’interroge, entre autres choses, ce que l’exposition fait au design graphique et ce que le design graphique fait à l’exposition.

L’agence du doute est une entité collective à géométrie variable, fondée par Brice Domingues, Jérôme Dupeyrat et Catherine Guiral. L’un de ses principaux modes de diffusion est un dispositif nommé Crystal Maze, qui conjugue les formes et les principes de la conférence, du montage, de la projection, de l’exposition et de l’édition. L’agence se livre ainsi à une recherche consacrée aux livres, à l’édition, et à tout ce qui s’y rapporte par des prismes divers que sont par exemple la lecture, le graphisme et le cinéma.

agencedudoute.org

ésad valence
place des Beaux Arts, 26000 Valence

09:30

10:00

Lise Brosseau

Introduction à la journée

Cette journée d’étude propose d’explorer comment, en même temps qu’elle construit un discours, l’exposition de design graphique peut engager un dialogue entre des pratiques ou des compétences ; créer des entre-deux, aux frontières de domaines différenciés.

Elle interrogera plus particulièrement les modalités, les potentialités et les spécificités d’expositions dont le commissariat fut confié à, ou à l’initiative de designers graphiques. Suivant l’hypothèse que l’exposition de design graphique implique quasi nécessairement un « par le design graphique » dont certains designers se sont emparés au travers de propositions curatoriales récentes, il s’agira d’examiner la façon dont ces dernières ont pu favoriser la mise en place de réflexions individuelles ou collectives, devenir des espaces de narration, des lieux de récit et de citations autour de projets et de leur conception, et revendiquer une portée discursive, réflexive, critique ou parfois conceptuelle. Comment une pratique mise en scène peut se donner à lire dans les conditions de production énonciatives et matérielles qui président sa propre existence — autrement dit, en s’exprimant avec les outils de ce qu’elles montrent, dire et montrer qu’elle dit. Puis permettra de revenir aux questions du lien entre les discours et leur matérialité, déjà clairement identifiées respectivement dans le champ du design graphique et dans celui de l’exposition.

Autant d’interrogations telle une occasion de comprendre les relations, les phénomènes où se croisent, se combinent et se confondent l’histoire et la critique, la théorie et la pratique ; et d’envisager les expositions de design graphique comme des espaces de recherche, de réflexion et d’expérimentations, simultanément culture et fonctionnement.

Vue de l'exposition « Zak Kyes Working With… », Galerie für Zeitgenössische Kunst, Leipzig,
2011

10:00

11:00

Jérôme Glicenstein

L’influence du graphisme sur la scénographie d’exposition.
Les projets d’El Lissitzky et Herbert Bayer

Les pionniers du graphisme et de la scénographie d’exposition El Lissitzky et Herbert Bayer ont été au départ fortement influencés par De Stijl et le constructivisme russe, avant de réorienter leur activité vers des formes plus narratives. Par la suite, ils choisissent tous deux de mettre à profit le montage photographique dans la mise en forme d’expositions de propagande. La question de la mise en espace du graphisme parcourt leur œuvre.

Jérôme Glicenstein est professeur des universités à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et également rédacteur en chef de la revue Marges.

jérôme glicenstein / paris 8, esthétique, pratique et histoire des arts

El Lissitzky, pages intérieures du catalogue du pavillon soviétique de l'exposition « Pressa »
(Cologne, 1928)

Herbert Bayer, « Diagramme de vision », paru dans le catalogue de l'Exposition internationale des artistes décorateurs de Paris, section allemande (1930) — ouvrage également réalisé par Bayer

11:00

12:00

Clémence Imbert

Le graphiste monographié

Parmi les différentes formes d’exposition de graphisme, la rétrospective ou monographie de graphiste est l’une des plus anciennes, mais aussi des plus problématiques. En effet, ces manifestations génèrent des discours qui bien souvent assimilent le graphiste à l’artiste et ses productions à des œuvres. Le fait que certains graphistes, à partir des années 1970, s’impliquent dans ces manifestations en réalisant la scénographie de leur propre travail interroge. Faut-il y voir une tentative de contrecarrer les effets pervers de la muséification ? Ou, au contraire, le symptôme d’une « artification » assumée ?

Clémence Imbert est docteur en Art des images et Histoire de l’art contemporain.

clémence imbert / intervention au cnap, actualité de la recherche en design graphique

Wim Crouwel installant son exposition avec Daphne Duijvelshoff-van Peski, Stedelijk Museum, 1979. (Photographie reproduite dans Frederike Huygen et Hughes C. Boekraad, Wim Crouwel Mode en Module, 1997,
p. 43)

12:15

13:15

Pierre Leguillon

Objets imprimés au Musée des Erreurs

À partir de vues de mon exposition au Wiels, à Bruxelles, « Le Musée des Erreurs : Art contemporain et Lutte des classes » (2015), je montrerai plusieurs dispositifs qui intègrent différents objets imprimés : magazines (« Diane Arbus : Rétrospective imprimée 1960–1971 », 2008) ; affiches et documents (« La grande fresque du Musée des Erreurs », 2015) ; cartes postales et pochettes de disques (« Le Tapis », 2015), couvertures de livres (« Prelinger Drawings », 2011), etc. Le titre « Dubuffet typographe » (2013) renvoie lui à trois occurrences : un vivarium, un film et un livre, qui sont autant de façons de rendre compte de l’usage de la lettre dans l’œuvre et les archives de Jean Dubuffet. Enfin, « La Grande évasion » (2012), qui est à la fois une installation (un son et lumières), et une performance, réalisées pour le Musée de la Danse, à Rennes, à partir d’images d’archives liées au mouvement et à la danse. Ces œuvres relèvent plus ou moins toutes d’une forme d’anthropologie des images où les qualités graphiques des objets et leur mode d’impression permettent souvent de les dater, et de les inscrire dans l’histoire politique et sociale. C’est d’autant plus le cas encore avec le livre « Oracles. Artists’ Calling Cards », édité par Patrick Frey à Zurich et réalisé avec un groupe d’étudiant-e-s de Master à la HEAD-Genève (où j’enseigne depuis 2011). Le livre, dans lequel sont insérés quelque 123 fac-similés de cartes de visite, devient ici un lieu d’exposition à part entière.

Pierre Leguillon est artiste, curateur et auteur.

exposition « le musée des erreurs : art contemporain et lutte des classes », Wiels, 2015

Oracles. Artists’ Calling Cards, Edition Patrick Frey, Zurich ; HEAD-Genève et Musée des Erreurs, Bruxelles. Pierre Leguillon, avec Barbara Fédier éds. Mise en page Clovis Duran, photo Raphaëlle Mueller, HEAD-Genève.

14:30

15:00

Åbäke

Quel miroir souhaitez-vous lécher ?

Bonjour et bienvenue à Brno en République Tchèque pour une petite visite guidée de l’exposition « Which Mirror do you want to Lick ? » qui aurait pu s’appeler « The Stand-in ». N’hésitez surtout pas à m’interrompre si vous avez des questions mais réfléchissez tout de même avant de la poser car la réponse sera peut-être dans la suite de la visite. N’oubliez pas le guide, je fais partie de l’exposition.

Åbäke (Maki Suzuki) est un studio de design.

abake.fr

Vue de l'expostion « Which Mirror do you want to Lick ? », par Åbäke, Sofie Dederen et Radim Peško, à la Moravian Gallery, Brno,
2016

15:00

15:30

Charlotte York

The Stand-in

Bonjour et bienvenue à Nice en France pour une petite visite guidée de l’exposition « La Doublure » qui aurait pu s’appeler « Quel miroir souhaitez-vous lécher ? ». N’hésitez surtout pas à m’interrompre si vous avez des questions mais réfléchissez tout de même avant de la poser car la réponse sera peut-être dans la suite de la visite. N’oubliez pas le guide, je fais partie de l’exposition.

Charlotte York est commissaire d’exposition.

Vue de l'expostion « La Doublure », par Åbäke, Sofie Dederen, Éric Mangion et Radim Peško, à la Villa Arson, Nice,
2017

15:30

16:30

Maddalena Dalla Mura

Graphic design: exhibiting, curating, designing ?

Throughout the 20th century, while exhibitions have played a role in the development of graphic design as a practice and discipline, the idea that graphic design, unlike art, belongs to the real world has shaped graphic designers’ mixed feelings towards the exhibitionary context. This attitude has changed in the new millennium, when designers have shown a growing interest in exhibiting and even curating practices as forms of self-reflection and positioning. By discussing several cases, this talk aims to reflect on and to question this involvement.

Maddalena Dalla Mura est docteur en Sciences du design et professeur à l’Università Iuav di Venezia.

maddamura.eu

Vue du montage de l'exposition « Graphic Design Worlds » commissionée par Giorgio Camuffo et Maddalena Dalla Mura, Milan,
2011.